Quelques jours seulement après son élection, le P. Arturo Sosa a rencontré quelque 70 journalistes dans l’aula de la Congrégation générale, son baptême de feu médiatique comme Supérieur général de la Compagnie de Jésus. Il a été présenté par le P. Federico Lombardi qui a mentionné que le nouveau Général avait été membre de la 33e Congrégation générale en 1983; il était alors le plus jeune délégué. Le P. Lombardi a noté les bonnes relations qui existaient entre le nouveau Général et le précédant, le P. Nicolás; il a aussi indiqué que le P. Sosa était effectivement le premier Général des jésuites qui n’était pas né en Europe.
Dans ses notes d’introduction, le nouveau Supérieur général a affirmé qu’il était en paix; que même s’il ne s’attendait pas à être élu, il avait confiance en Dieu et qu’il était prêt à servir la Compagnie de Jésus et l’Église dans son nouveau rôle. Il a aussi souligné combien il était reconnaissant à son prédécesseur, le P. Adolfo Nicolás, qui s’était donné entièrement à sa tâche. Il a ajouté que l’ancien Général retournait travailler selon la mission que son supérieur lui donnerait, comme tout jésuite qui quitte une responsabilité quelle qu’elle soit. Finalement, le P. Sosa a clairement stipulé qu’on ne s’attendait pas à ce que la Congrégation en cours change les orientations que les jésuites ont prises depuis des décennies maintenant, soit le service de la foi en même temps que la promotion de la justice. Par ailleurs, on sent le besoin de trouver les moyens les meilleurs et les plus efficaces de le faire, de nos jours, dans un monde diversifié et multiculturel et dans un contexte qui demande toutes sortes de collaboration.
On a eu environ 40 minutes pour les questions des journalistes, Une douzaine de questions ont été lancé au père Sosa, venant de journalistes représentant plusieurs pays dont l’Espagne, le Chili, l’Argentine, la France, les États-Unis et l’Italie, bien sûr.
La première question n’était pas une surprise : qu’est-ce que le Général aurait à dire sur la situation de son pays, le Venezuela? Le P. Sosa a reconnu qu’il avait passé une grande partie de sa carrière académique à étudier et à commenter la vie politique du Venezuela. Il a expliqué brièvement qu’un pays qui ne vivait que des dividendes d’une seule ressource naturelle, dans un système entièrement géré par le gouvernement, ne pouvait aisément vivre dans une véritable démocratie. Par ailleurs, il a insisté sur le fait qu’une large partie de la population espère que des ponts soient construits entre tous de sorte qu’un dialogue réel puisse permettre la construction d’un avenir qui puisse profiter à tous
Deux ou trios questions étaient liées au pape François, à ses relations éventuelles avec lui et plus largement aux liens entre le pape et les jésuites puisque ceux-ci font le vœu de le servir. On a aussi demandé au Général s’il aimait être identifié comme « le pape noir ». À cette dernière question, la réponse était un « non » clair ! Il a précisé comment, depuis la fondation de la Compagnie de Jésus, les jésuites ont voulu répondre aux demandes du pape pour servir là où on aurait besoin d’eux, parce qu’ils croient qu’en tant que pasteur universel, le pape a une vision universelle des besoins. Le P. Sosa a aussi mentionné qu’il avait rencontré le présent pape à plusieurs reprises, d’abord durant la 33e Congrégation générale, puis dans le contexte de son travail avec les centres sociaux en Amérique latine, en Argentine, et plus récemment dans le cadre de ses responsabilités comme Délégué du Général pour les œuvres et les maisons romaines. Leurs rencontres ont toujours été agréables et fructueuses.
On a aussi interrogé le P. Général sur la manière dont il avait été élu, sur les raisons de la démission de son prédécesseur et sur le fait qu’il était élu à vie. On lui a aussi demandé quelles étaient ses priorités et quels étaient les principaux défis auxquels font face les jésuites. Par chacune de ses réponses, il a pu éclairer son public sur le sens de sa fonction et plus encore sur l’engagement des jésuites à contribuer, humblement, et par leur attachement à Jésus, à la construction d’un monde qui donnerait priorité à chaque personne humaine.