Il était attendu ! Quelques jours après l’élection du père supérieur général, il se murmurait que le pape s’adresserait à la Congrégation générale dans l’aula. Plus le temps passait, plus je me rendais compte que nous étions nombreux à attendre avec impatience le message du pape à la 36e Congrégation générale.
À la fin de la semaine dernière, le Père Général a annoncé que la visite du pape était prévue pour le lundi 24 octobre 2016. Une bonne nouvelle ! Personnellement, je réfléchissais sur une possible mission que le pape pourrait confier à la Compagnie de Jésus aujourd’hui. Venant d’Afrique, où les populations vivent dans la désolation avec des conditions de vie difficiles, habitant un monde blessé et saturé de violence, je me disais que François nous encouragerait à embrasser ce monde. Et c’est justement à cela que le pape jésuite nous a invités.
Comme un compagnon, le pape François est arrivé dans la salle de rencontre sous les applaudissements de tous les délégués. Après la prière, le Pape a donné son discours puis il y a eu des échanges fraternels. Dans son discours, le Pape n’a pas proposé une kyrielle de priorités apostoliques, il a souligné l’importance du discernement dont les points importants sont la consolation, la croix (là où il y a de la douleur, là se trouve la Compagnie) et le bien à accomplir dans un bon esprit. « Avec joie, avec la Croix et avec l’Église notre Mère, disait-il, vous devez chercher à faire un pas en avant en écartant les obstacles que l’ennemi de la nature humaine dresse contre nous quand nous avançons dans le service de Dieu, en progressant du bien au mieux ».
En outre, le Pape a réaffirmé l’appel de ses prédécesseurs: « L’Église a besoin de vous, compte sur vous et continue à s’adresser à vous avec confiance, pour atteindre en particulier ces régions physiques et spirituelles où d’autres n’arrivent pas ou ont des difficultés à se rendre ». Il s’agit de « cheminer ensemble, libres et obéissants, cheminer en allant aux périphéries où d’autres n’arrivent pas… ». Ces périphéries exigent de nous un discernement et une action prophétique.
Je peux conclure que le discours du pape stimule et tonifie notre zèle apostolique pour les périphéries, les marginalisés et ceux et celles qui ont besoin de la consolation, de la joie et de la paix.
Hyacinthe LOUA, SJ