Les échanges de cette dernière semaine ont porté essentiellement sur des thèmes ayant trait à la vie et à la mission de la Compagnie de Jésus dans le monde. Le chemin du discernement pour atteindre la fin est très impressionnant. C’est ce qui m’a le plus touché cette semaine.
Comme dans tout discernement, il y a des moments d’hésitation, de résistance où l’on a l’impression de tourner en rond et de ne pas aborder les vraies questions – ou les « patates chaudes », comme dirait le pape François. En revanche, il y a d’autres moments d’enthousiasme et de ferveur. Des moments de consolation, de grâce et de réconfort où nous nous laissons emporter par l’Esprit pour parler d’une seule voix, même à travers les divergences et les confrontations. Et comme c’est un discernement d’hommes, avec la consolation de l’Esprit, il y a aussi des moments de désolation et de tentations, comme dit saint Ignace. Et l’une des tentations, c’est l’enfermement dans ses propres préconceptions, dans son petit monde pour ne pas voir, écouter ou comprendre ce qui se vit ailleurs, en dehors de ma Province ou de mon Assistance.
Dans cette perspective, ce qui semble prioritaire pour un Africain ou un Indien (les questions de justice sociale, de pauvreté, de paix, par exemple), peut se révéler secondaire, pour un jésuite d’une autre culture. Mais il y a toujours cette reconnaissance réciproque de l’altérité de chacun : on écoute avec humilité et on accueille le cœur ouvert tout ce que les autres disent. Le plus difficile évidemment, c’est de trouver un consensus, une concorde qui « n’est ni l’unité ni la pluralité mais plutôt le dynamisme du multiple vers l’un sans cesser d’être différent et sans devenir un, et sans atteindre une synthèse plus élevée »(Raimon Pannikar). Mais il faut reconnaître qu’à travers la richesse de notre diversité, de notre dynamisme interactif, l’objet de notre discernement reste, assurément, la recherche de la volonté de Dieu pour l’homme et la femme d’aujourd’hui.
Outre ces moments de discernement, il y a eu, cette semaine, la visite de l’Université pontificale Grégorienne : un arrêt pour contempler la mission jésuite en action. Dans son discours de remerciement, le Père Général a encouragé l’envoi de scolastiques dans cette institution éducative dont la gestion est confiée à la Compagnie de Jésus par le Saint Père. Ensemble, serviteurs de la mission du Christ!